Le débat philosophique n’est ni un « chocolat blabla », ni « une discussion de café du commerce ».

Philosopher avec les enfants comme avec les adultes ne s’improvise pas. En effet, la méthode élaborée et proposée doit être solide et rigoureuse sans quoi nous nous exposons à faire tout autre chose qu’un véritable débat philosophique.

A QUELLE FRÉQUENCE ?

Avec les enfants :

Il est indéniable que pour permettre aux compétences de s’enraciner de façon pérenne, l’activité philosophique doit être pratiquée de façon régulière comme le sont le sport ou la musique. C’est en effet sur le long terme que les habilités de penser se construiront chez les enfants.

Avec les adultes :

La fréquence peut être variable en fonction de l’âge des participants et des objectifs visés par les structures accueillantes. Néanmoins, l’activité philosophique demandant de la rigueur intellectuelle. Il est donc souhaitable d’envisager plusieurs ateliers afin de pouvoir constater des évolutions ou changements.

COMMENT SE DÉROULE UN ATELIER ?

  • La présentation – Il s’agit d’un rituel d’accueil qui permet d’apprendre à se connaître et de savoir ce que l’on va faire ensemble.
  • La pratique de l’attention – Elle permet de « tourner la page » avec l’activité qui a précédé l’atelier  et de se rendre disponible pour soi-même et pour les autres.
  • Le débat – Il est régi par des règles qui auront été établies ensemble et en amont. A partir d’une question, d’une lecture ou d’un thème, les participants vont pouvoir confronter leurs pensées à celles des autres et former ensemble une communauté de recherche.
  • La synthèse – L’animateur ou un participant revient sur les grandes étapes de la discussion, sur le cheminement des idées, les problématiques soulevées et les arguments qui ont été apportés.
  • La trace écrite – Il s’agit d’un temps individuel où, en fonction de leur âge, les participants vont pouvoir soit dessiner, soit écrire sur la thématique qui a été discutée.

LES RÔLES DES PARTICIPANTS DURANT LE DÉBAT :

En fonction de l’âge et du nombre de participants ainsi que du lieu d’intervention, je peux proposer des rôles permettant de développer des compétences spécifiques :

le ou la président·e qui ouvre et ferme la séance et co-anime avec l’animateur en distribuant la parole – il ne participe pas au débat.

les discutants qui participent au débat en levant la main, mais ne sont pas obligés de parler.

le ou la secrétaire qui prend des notes (sans participer oralement), puis rédige un petit texte de synthèse qui sera ensuite rendu public.

le ou la dessinateur-rice qui dessine (sans participer oralement) ce qui est dit au travers des échanges, puis qui permettra un affichage public de retransmission du débat.

le ou la reformulateur-rice qui écoute les autres et redit avec ses mots quand le ou la président.e le lui demande (en gardant son avis personnel) ;

le ou la synthétiseur-se qui écoute, note ce qu’il a compris, et explique avec ses mots ce qu’il a compris (surtout à la fin).

LES RÈGLES DU DÉBAT :

Les règles favorisent l’apprentissage de la démocratie et régissent la prise de parole dans le débat. Elles garantissent un cadre bienveillant propice à l’ouverture d’esprit.

  • chacun a le droit à la parole ;
  • une seule personne parle à la fois ;
  • la parole est donnée en priorité à celui qui a le moins parlé ;
  • celui qui parle doit être écouté ;
  • ce que l’on dit doit être réfléchi et dans le thème : je pense ce que je dis, et je dis ce que je pense ;
  • il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, mais il faut essayer d’argumenter ses propos ;
  • il est interdit de se moquer.